23/09/2009

Notes sur "corps à corps", Edmund White, entretiens avec Augustin Trapenard


notes

  • edmund white (EW) est pionnier et théoricien de la littérature gay, mémorialiste (?) de la génération (?) sida.
  • autofiction, genre par excellence de la littérature gay?
  • "l'écrivain est le contraire de l'homme politique [...] un écrivain est quelqu'un pour qui les mots sont difficiles" p.13
  • "je préfère inventer mes propres mythes" p.15
  • mémoire, thématique central dans l'oeuvre de white.
  • mémoire comme matière première pour l'écrivain.
  • l'intérêt du détail dans le travail de l'écrivain (cf: Nathalie Sarraute, Pierre Guyotat).
  • "la pornographie a ses règles [...] c'est une écriture assez banale, très répandue. une chose que je trouve nouvelle, et qui est un vrai défi pour l'écrivain, c'est d'écrire de façon réaliste sur la "vraie" sexualité. c'est-à-dire évoquer les choses qui se passent dans ta tête quand tu fais l'amour : c'est un sujet presque inexploré" p.37
  • Hubert Sorin : architecte français, mort du sida, amant de White.
  • les romans du XIXè débutaient par une longue introduction.
  • EW a beaucoup écrit sur Mapplethorpe.
  • meiosis/mitosis chez Proust (??) Termes médicaux. (Il existe deux types de divisions cellulaires dans le monde vivant : la mitose qui assure la naissance de cellules identiques à la cellule mère lors de la multiplication asexuée et la méiose qui aboutit à la production de cellules sexuelles ou gamètes pour la reproduction). pourquoi?
  • chapitre sur la mémoire collective, sur l'écrivain et la minorité. p.84 à p.103
  • le Stonewall. "c'était un bar fréquenté par énormément de noirs et de portoricains. donc des garçons qui avaient l'habitude de lutter, même contre les flics, pour leurs droits" p.88
  • argument à donner pour les gays and lesbians studies. EW écrit : "les intellos deviennent fous furieux quand je dis que Proust est un écrivain gay" p.90
  • le fils d'Alphonse Daudet était pédé.
  • à découvrir : Allan Hollingurst, écrivain anglais, pédé.
Edmund White, Corps à corps, entretiens avec Augustin Trapenard. Transcriptions de l'émission "a voix nue" sur France Culture du 7 au 11 juin 2004. Editions de l'aube, 2009.

3 commentaires:

  1. Vive la morue barbue !

    Pour tes points d'interrogations, tu dois savoir que la tétralogie autobiographique de White emprunte à Chateaubriand, notamment "La Symphonie des adieux" qui se conclut par un appel des morts, comme dans les "Mémoires d'outre-tombe". Mémorialiste, donc.
    Génération SIDA, il semble en effet que le VIH ait été un catalyseur de création chez EW, dont l'oeuvre a pris un tournant radical dans les années 80-90. Écrivain d'une génération perdue, assassinée, c'est ainsi qu'il s'est toujours présenté.
    Si dans "La Bibliiothèque qui brûle", EW avance que l'autofiction est le genre littéraire qui correspond le mieux aux écrivains gay, c'est sans doute, d'ailleurs, par rapport au virus qui pénètre le corps et contamine jusqu'à l'écriture du sujet. Cf. la littérature d'un Guillaume Dustan, par exemple.
    EW n'est pas le premier à avoir souligné le parallèle entre la génétique et la stylistique par la métaphore "meiosis" / "mitosis" chez Proust ou ailleurs. La question est bien celle de la création du personnage, à partir d'une seule ou de plusieurs cellules !
    Pour le reste, ne soit pas trop dur avec EW pour qui le Français n'est pas la langue maternelle. J'avais écouté ces beaux entretiens sur Culture il y a 5 ou 6 ans et je pense qu'ils prenaient tout leur sens dans leur dimension sonore. Pourquoi la radio autorise-t-elle ces retranscriptions ? C'est une autre question...

    Renaud.

    PS: Je n'ai pas lu Hollinghurst mais je fonce sur Amazon !

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  3. Hello Renaud,

    c'est toujours chouette de lire un commentaire, même si ce n'est que sur des notes.
    Je ne te connais pas. Tu as l'air de bien connaître l'oeuvre de White. Wouaouh!
    Mon mail si tu as encore des choses à m'apprendre : moruebarbue@gmail.com

    Pourquoi des points d'interrogations après mémorialiste et génération sida?

    Mémorialiste. L'idée d'une notion de mémoire sur le sida me gêne. Dans la mesure où cette épidémie n'est pas finie. Les chiffres actuels démontrent que le sida est loin d'être endigué.
    La volonté de EW de décrire cette période est évidemment importante, cruciale. Surtout si elle aide à comprendre pourquoi les pédés prennent des risques actuellement.
    Mais génération sida lui est accolé. Et c'est sans doute ça qui me gêne le plus. A l'instar de Philippe Mangeot, je trouve cette notion est galvaudé. Qu'elle contient en germes, l'idée encore une fois d'un sida qui n'existerait plus. Il existe un "avant sida", mais pas d'après, pas encore. Et, pour le coup, j'ai vraiment énormément de mal avec l'idée d'"une génération perdue, assassinée", alors même qu'elle s'est battue pour ne pas mourir, elle et sa communauté. Cette vision est sans doute trop romantique, nostalgique à mon goût. Mais je lirai, à nouveau, la tétralogie.

    Autofiction. Je suis d'accord avec toi sur l'idée de pénétration du virus dans le corps jusque dans l'écrture. Mais je crois qu'EW dépasse le sujet même du VIH. Il parle de "l'être gay" comme sujet de fiction en soi. Il souligne d'ailleurs qu'il préfère créer sa propre mythologie. Ce qui se comprend plutôt bien quand on sait que les premiers mots "mis à disposition" pour un jeune gay qui cherche à se définir sont des insultes. Créer ses propres mythes peut alors aider à construire une image plus positive de soi-même.

    Pour finir, je ne pense pas être dur avec White. J'essaye juste de manière personnel de mettre en parallèle ce qu'a vécu un de mes aînés avec ce que je vis moi. Et de mettre en perspective sa parole pour mieux comprendre ce qui s'est passé et sans doute trouver des idées pour l'avenir pour les gays.

    Pour la voix, même en français, elle transpire dans le texte. J'ai raté ces émissions en 2004, je suis plutôt content que cet entretien ait été publié.
    merci encore.

    arlindo / morue barbue

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